Pour une 2e année consécutive, le Regroupement des organismes communautaires québécois de lutte au décrochage (ROCLD) se joint à l’Association de la fondation étudiante pour la ville (AFEV) en France pour tenir, le 23 septembre 2020, la Journée du Refus de l’Échec Scolaire.

Au Québec, un élève sur quatre n’obtiendra pas son diplôme d’études secondaires avant l’âge de 20 ans et le décrochage scolaire touche près d’un élève sur cinq. 

Trop souvent le poids de l’échec scolaire est mis sur les épaules des jeunes en invoquant les facteurs personnels de la réussite comme la volonté et la persévérance. Sans nier l’importance de ces derniers, on se doit de rappeler que l’échec scolaire dépend en premier lieu de causes sociales et structurelles, telles que la défavorisation, la fracture numérique, la médicalisation des difficultés des jeunes, la reproduction des stéréotypes de genre, et pas uniquement de la bonne volonté des élèves. 

En matière d’éducation, l’égalité des chances n’est pas une option ! Alors que la crise sanitaire a mis au grand jour et a exacerbé les inégalités, nous lançons un appel à l’action aux citoyen.ne.s et au gouvernement pour que la valeur de l’égalité soit replacée au cœur de la mission, des objectifs et des pratiques du système d’éducation au Québec.

MISER SUR L’ÉGALITÉ ET ARRÊTER DE TOLÉRER LES INÉGALITÉS

Miser sur l’égalité, ça veut dire tout d’abord : lutter contre la pauvreté, arrêter de placer les jeunes dans des classes séparées selon leur rendement et leur statut socioéconomique, veillez à ce que tous les jeunes aient accès à un appareil numérique branché à internet haute vitesse ainsi qu’à un service d’accompagnement pour l’utilisation et la maîtrise de celui-ci, garantir un accès gratuit et universel à des services de soutien psychosociaux alternatifs à la médication pour tous les jeunes et leurs proches, implanter un cours sur les inégalités de sexe et l’éducation à l’égalité dans la formation du personnel scolaire et mettre en place une variété d’activités de sports, de loisirs, d’arts, etc.  autant pour les garçons que pour les filles.

Plus encore, miser sur l’égalité c’est valoriser les liens de collaboration entre école, famille et communauté. Les OCLD soutiennent des jeunes que l’école ne parvient pas, à elle seule, à mettre en situation de réussite scolaire. Les OCLD rejoignent les jeunes des familles plus éloignées de la sphère ou de la culture scolaire ainsi que les jeunes qui ont décroché de l’école. La persévérance scolaire, le maintien et le  raccrochage scolaire passent par la construction d’importants  liens de confiance entre les jeunes, les familles et les OCLD. La collaboration entre les OCLD et les écoles sont essentielles pour assurer une cohérence dans les actions déployées en soutien aux jeunes et aux familles qui en ont besoin. Des mesures concrètes doivent être mises en place pour favoriser une réelle collaboration entre les écoles et les organismes communautaires, partout au Québec.