
Le 25 septembre 2019 a eu lieu la première édition de la Journée du Refus de l’Échec Scolaire au Québec.
Si pour la grande majorité l’école est un lieu d’apprentissage où des liens d’amitié se créent, pour d’autres l’expérience est autant difficile que douloureuse. Ainsi, un jeune sur cinq abandonnera de façon précoce.
Face à ce constat alarmant et toujours plus soucieux de soutenir les jeunes en difficultés, le Regroupement des organismes communautaires québécois de lutte au décrochage (ROCLD) s’est joint à l’Association de la Fondation Étudiante pour la Ville (AFEV) pour dire NON au décrochage scolaire !
La Journée du Refus de l’Échec Scolaire est nécessaire. Elle vient rappeler que l’échec scolaire freine le plein épanouissement de notre société, en mettant en péril l’avenir d’un jeune sur cinq. Il s’agit d’un appel à l’action. Il incombe à la société et au gouvernement de se pencher sur les causes profondes sociales et structurelles qui mettent à mal nos enfants, au-delà de la bonne volonté et de la persévérance dont font preuve les jeunes et les acteurs du système éducatif.
« Depuis plus de 20 ans, je travaille avec des jeunes en difficulté. Jamais je n’ai rencontré un jeune qui ne voulait rien faire de sa vie. Ils souhaitent tous devenir des adultes autonomes, avoir un emploi, une famille… »
Une Journée du Refus de l’Échec dénonciatrice d’un système défaillant et inégalitaire
D’une part, la situation socioéconomique précaire de nombreuses familles au Québec constitue l’une des causes déterminantes pouvant mener à un retrait du système scolaire. Que ce soit en raison du niveau de défavorisation matérielle et sociale, du contexte familial et environnemental ou encore de la prépondérance de certains comportements à risque, les conditions de vie difficiles dans lesquelles des milliers de jeunes évoluent représentent des facteurs de risque importants du décrochage scolaire.
D’autre part, la reproduction des stéréotypes de genre au sein de notre système scolaire constitue un obstacle à la réussite éducative de tous les jeunes et à l’égalité. Soulignons que les préjugés perceptuels quant aux rôles sociaux influencent également les solutions promues au sein de certaines écoles pour lutter contre le décrochage en s’attardant vers des mesures ciblant les garçons (classes non mixtes, activités sportives, scientifiques et club de lecture pour les garçons). Les mesures ciblées vers la réussite des garçons cristallisent les stéréotypes et occultent complètement le décrochage des filles, alors que la sous-scolarisation des filles contribue plus largement à la spirale du décrochage scolaire.
Finalement, l’accroissement majeur du nombre de jeunes aux prises avec toutes sortes de difficultés, l’augmentation alarmante du taux de diagnostics et de l’usage de médicaments pour arriver à réussir à l’école démontrent qu’il est plus que temps que l’on se questionne sur les visées de notre système d’éducation et que l’on s’attarde sur ses inégalités.